L'humain qui vient

Rencontre 4

Évènement
L'événement est terminé

 Mercredi 20 novembre 2019 - 14h00 > 17h00

En 2020, Le Fresnoy - Studio national proposera une exposition suivie d’un colloque sur le thème « L’humain qui vient ». Ces deux évènements sont préparés par les travaux d’un groupe de recherche sous la coordination de Joseph Cohen, Olivier Perriquet et Raphael Zagury Orly. Le commissariat de l’exposition est confié à Benjamin Weil. La première rencontre du groupe de recherche, ouverte au public, a eu lieu le 4 février 2019 au Centre Culturel Irlandais à Paris, la deuxième le 20 mai 2019 au Fresnoy - Studio national à Tourcoing, la troisième le 26 juin 2019 au Musée de la Chasse et de la Nature à Paris.


Programme

14h00 : CELLULE COSMIEL
(SMITH, Lucien Raphmaj & in absentia Jean-Philippe Uzan)

Introduction aux phénomènes de la désidération

Projet indisciplinaire de la Cellule Cosmiel, « Désidération » compose la possibilité d’une autre histoire, d’un autre destin de l’espèce humaine, sous la forme d’un "hub" connectant recherche artistique, enquête scientifique et spéculation théorique. Entreprise polymorphe, collaborative, évolutive, elle compose de nouvelles formes et de nouveaux outils pour explorer notre rapport contemporain au cosmos, en faisant jouer les interstices, les intermondes, les passerelles critiques et multidimensionnelles. Reprendre, repriser la toile du monde, comme si les étoiles étaient comme des trous d’épingles. Recommencer la tradition moderne et scientifique, romantique, science fictionnelle, botanique, philosophique, chamanique pour en proposer une nouvelle lecture, divergente, une bifurcation des possibles.

Quelle légende proposer au « désastre » dans un sens qui ne soit pas à entendre comme la ruine de tout possible, comme l’effondrement tant promis, mais un autre « désastre » dans le sens d’un rapport à l’étoile chue en nous, dont nous venons, et qui pourtant nous manque ? La désidération n’est pas la recherche d’une origine perdue (nécessairement raturée : nous ne sommes plus des poussières d’étoiles), c’est un autre rapport aux étoiles qu’il nous faut réinventer, avec cette part manquante, inconsolable. La désidération est un état où l’on renoue autrement avec la mélancolie de la perte.

« L’absence de futur a commencé », annonçait Günther Anders après l’usage du feu nucléaire. Il s’agit d’un tournant métaphysique ; ce qui arrive avec fracas, c’est l’urgence non seulement climatique, mais celle de reconsidérer les agencements de notre métaphysique. De Haraway à Descola, de Coccia jusqu’à Tsing, en passant par Stengers, Preciado, ou Viveros de Castro, un discours philosophique contemporain cherche leS refondations d’un mouvement global et local, d’une pensée complexe à même d’étreindre le changement qui nous fait muter. Peut-être serait-il temps de se tourner vers les étoiles, les deux pieds sur terre. « Désidération » ne parle pas de la fin du monde, mais des terminaisons du monde. C’est un appel à conjuguer différemment, à nous relier à d’autres temps, à d’autres espaces, à distinguer, dans cette fin, de nouveaux possibles. Se faire des terminaisons nerveuses, psychologiques, métaphysiques, allant du ciel à la terre.

Suivi de : GREGORY CHATONSKY

Je ressemblerai à ce que vous avez été : apprentissage, extinction, résurrection

Partant de l'environnement "Terre Seconde" et de diverses expérimentations sur l'esthétique des ruines et de la dislocation, réalisées depuis 2003, on s'interrogera sur la convergence entre l'accumulation hypermnésique du réseau, ladite "intelligence artificielle" et l'automatisation de la ressemblance. Dans le contexte d'une extinction rationnellement possible de l'espèce humaine, on verra émerger la forme d'un monument par anticipation à notre civilisation disparue. On s'interrogera sur l'étonnante résurgence, dans les médias de masse comme dans la philosophie contemporaine, des thématiques du nihilisme et de la résurrection.

Au Fresnoy - Studio national des arts contemporains
Entrée libre dans la limite des places disponibles