En suivant Jaran Ditapichai, un réfugié politique thaïlandais vivant en France, dans son voyage métaphorique vers sa ville natale, nous entrevoyons les structures invisibles à l'origine de la situation de déplacement que lui et d'autres vivent. À travers les archives de la Bibliothèque nationale de France, un voyage au bord des berge du Mékong et d'une visite au musée paléontologique de Savannakhet (Laos), s'expose une somme d'infimes gestes humains. Le passé se libère sur la toile de fond d'un présent indifférent fait de danses, de ruines et d'une rivière qui ne cesse de couler. Une main qui dessine, une main qui tient et une main qui se souvient se confondent afin de montrer notre fragilité.

Sous l'eau, des visages oubliés réapparaissent, et nous nous demandons alors ce qu'ils ont vu, ce dont ils ont été témoins au cours du processus de création de la frontière thaïlandaise. Comment dé-cartographier un territoire ? Et, une fois cette tâche accomplie, les souvenirs peuvent-ils être restitués ?