Dans l’Antiquité, ils étaient considérés comme des personnages phares, employés par un roi ou par un noble pour le distraire ou l’amuser. Avec le temps, ils sont devenus des personnes que nous oublions ou que nous dévisageons parfois étrangement lorsque nous les rencontrons dans la rue. On les distingue notamment par leurs comportements décalés, anormaux, leurs accoutrements baroques et leur manque d’hygiène dont ils n’ont d’ailleurs aucune conscience.
À la base, ces êtres n'ont pas choisi la rue, la maladie les y a contraints. Comment comprendre qu’ils soient si ignorés du reste du monde ?
Dans certaines communautés, les malades mentaux sont taxés de sorciers, ils sont enchaînés à des arbres par leur propre famille. La folie fait peur en Afrique, très peur, et c’est cette peur qui provoque la souffrance et l’abandon de ces malades.
Je souhaite faire tomber ce mur de la peur en plaçant les personnes souffrant de troubles mentaux, communément appelés « fous », au cœur d’une installation en réalité virtuelle. Nous irons à la rencontre de ces malades dans une ville irréelle faite de la reconstitution des murs dans lesquels ils étaient enfermés.
Nous vivrons cette expérience dans une ambiance sonore intense, face à un malade qui, dans cet environnement, n’a pas droit à la parole, jusqu’à ce que, le calme revenant, il puisse enfin s’exprimer.
Je nourris l’espoir que, après cette expérience virtuelle, nous changions enfin notre regard sur ces personnes en quête d’attention et d’humanité.