Je n'ai plus les yeux s'inspire d’un fait réel. Après avoir vécu un accident de la circulation et vu la femme qu'il aimait emportée par la mort des suites d'un cancer des ovaires, Félix détaille les souvenirs de son propre corps accidenté et malade. En de lents panoramiques circulaires, la caméra voyage, cerne, découvre l'espace d'un grand appartement plongé dans la pénombre. C’est dans cet espace labyrinthique inextricable, en même temps que dans le corps de Félix - qui délimite le lieu physique immobile par le mouvement -, que sa parole, elle, circonscrit un espace mental complexe travaillé par l’obsession d'organiser et de mettre en scène sa propre disparition.