L’œuvre que je présente dans le cadre de Panorama 15 est une installation de vidéo stéréoscopique. Les spectateurs s’installent dans une petite salle de projection où un film en noir et blanc est présenté en face d’un objet qui est au cœur de ce film. Nous voyons l’interview d’une femme. Elle raconte ses difficultés à supporter le regard des autres, et plus encore leurs regards amplifiés par les caméras. Elle a l’impression que son identité est envahie et fragmentée par tous ces regards. Pour se protéger elle a construit un casque, une sorte d’armure, qui est lui-même composé de caméras. Je me suis inspirée du métro lillois pour ce projet. Comme il n’y a pas de conducteur, les passagers peuvent se mettre à sa place en tête du train. Le passager est à la fois impuissant puisqu’il ne contrôle pas la machine mais en même temps il a une position privilégiée, il peut voir ce qui arrive et les autres passagers dans le reflet de la vitre. Le désir de capter cette vue curieuse en stéréoscopique 3D m’a conduite à créer le portrait d’un personnage dont le monde intérieur ressemble à une telle image composite. Dans ce travail j’invite le visiteur à voir à travers son regard et à s’interroger sur les positions qu’il occupe.