1388-undo - Installation de Emad Aleebrahim Dehkordi
1388-undo
De Emad Aleebrahim Dehkordi, installation 2010
2 écrans en boucle montrent une vue d’un désert de sel, en Iran (prise de vue appareil photo ?) 1 écran montre un docu/fiction (environ 10’) de la fabrication et du déplacement d’un objet qui sera enterré dans ce désert.
Il s’agit d’un documentaire expérimental de fiction qui devient une installation vidéo sur la dissimulation. Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Il s’agit d’un documentaire expérimental projeté au sein d’une installation/projection qui doit avoir lieu dans une pièce composée de deux murs latéraux se faisant face et d’un mur de fond. Sur les deux murs qui se font face, la même image est projetée, il s’agit d’une prise de vue d’une ligne d’horizon dans un lieu désertique (Désert de sel en Iran, près d eTéhéran), en bas de l’image, le sable ; en haut de l’image, le ciel. Sur le mur du fond on assiste à un documentaire qui met en abîme la création même de ce documentaire/installation : on assiste à l’arrivée de m’équipe en Iran, à la recherche d’une personne capable de construire une forme géométrique à taille humaine (un bloc de marbre blanc carré – comme une pierre tombale -, à la recherche d’un lieu de tournage pour la ligne d’horizon, à la construction même de la forme pyramidale et à la recherche d’un moyen de transport. A la fin du documentaire, on voit un engin soulever la pyramide et la transporter. De façon synchronisée, on voit apparaître le même engin dans un des deux écrans latéraux. La pyramide est enterrée. Quelque chose a changé. L’une de deux lignes d’horizon est transformée mais rien n’est visible, les deux paysages sont à nouveau identiques.
On est toujours gêné d’avoir quelque chose d’étranger chez soi, même s’il s’agit de quelque chose d’enterré, de caché.
- fabrication du bloc de marbre en Iran et transport dans le désert de sel
- tournage du lieu dans le désert vide
- tournage du même lieu dans le désert après avoir enterré le bloc
- dans l’installation, les 2 écrans sont côte à côte
- Emad évoque l’idée de tourner en Noir & Blanc >> lui montrer des essais de tournage en pellicule son – Laura Erber ou Anna Katharina.
- Alain F. propose de fabriquer un 2e bloc de marbre identique qui serait exposé dans l’installation au Fresnoy
- Voir les artistes du Land art
Téhéran, Iran, 2010. Au départ il y avait l’envie que quelque chose disparaisse, s’enfonce dans la terre et nous laisse la sensation que ce qui est invisible à nos yeux est encore là, qu’il reste une présence dans cette image qui semble identique à celle qui ne contient rien. Puis il y a eu le retour en Iran, Téhéran, la confrontation aux limites, ne plus pouvoir agir, mais seulement réagir. Je voulais que l’on sente le confinement de l’espace et la lourdeur à travers le poids des matériaux, la présence religieuse à travers le cube, et la violence. Le tournage sur place m’imposait des limites et je ne voulais pas essayer de les contourner, de faire comme si, de m’en arranger. Je voulais que les limites soient visibles. J’ai choisi deux lieux en apparence opposés, l’un complètement fermé, l’autre grand ouvert, mais tous deux retranchés du monde, de la vie, tous deux emprunts de lourdeur : le sous-sol et le lac de sel. Après la disparition, comment être sûr, alors que tout est à nouveau comme avant, que quelque chose est arrivé ? Et comment faire la différence ? Comment reconnaître l’image qui contient de celle qui ne contient pas ? E.A.D
Remerciements : Houri, Ahmad, Nathalie, Dara Sajedi, Abbas Godjeh, Amir Birjandi, Hooman, Frédéric Lelong, Hans Op de Beeck, Frédéric Papon, Jean Michel Albert,Thomas, Le Fresnoy .
Oeuvres d'Emad Aleebrahim Dehkordi produites par Le Fresnoy :
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