Avec Le retour, je retourne à la fiction après plusieurs documentaires. Dans la fiction, j’aime la liberté absolue de pouvoir construire une dimension imaginaire où réalité et rêve, passé et présent, se mélangent et donner place à mes obsessions les plus intimes. L’autobiographie est le point de départ de ce court-métrage, ma relation avec mon père est le point central. Je voulais parler de la famille, de la difficulté de grandir dans les attentes et de la déception des attentes déçues. Je voulais parler de l’amour qui parfois se joue entre le pouvoir et la souffrance. La protagoniste de ce film est une femme qui traverse une forêt en voyageant à l’intérieur de ses souvenirs. En se revoyant elle-même enfant avec son père à la chasse, elle revit la terreur des coups de fusil, l'envie d'être acceptée malgré le fait qu’elle ne soit pas un garçon et qu’elle ne soit pas courageuse, et la frustration de ne pas être tout ça. Pour la première fois, elle voit aussi son père avec des yeux différents, avec des yeux d’adulte, en comprenant sa solitude et sa faiblesse.