Élan et élégie - Installation de Lorena Zilleruelo
Élan et élégie
De Lorena Zilleruelo, installation 2009
L'utopie naît d'un irrépressible désir de l'âme blessée par la douleur sociale. On ne l'arrêtera pas et on ne doit pas l'arrêter. Elle est nécessaire à la vie sociale car elle oblige à travailler sur l'identité collective, à la renouveler, là où elle est en permanence tentée de s'auto-légitimer et de reproduire l'injustice en dissimulant ses failles. L'élégie telle que Deleuze la définit traduit la puissance trop grande, le choc d'une rencontre, d'un événement démesuré, insupportable, et porte cet excès menaçant de briser le moi à l'invention supérieure d'une manière d'être, d'un art de la plainte. Moyen d'expression des exclus sociaux, l'élégie métamorphoserait la plainte en un chant apte à retourner la souffrance contre elle-même, le malheur en bonheur, la mort en vie. Je me suis inspirée du tableau Il quarto Stato de Giuseppe Da volpedo, qui fut peint entre 1898 et 1901. La scène de ce tableau nous montre des ouvriers marcher, se soulever, revendiquant la lutte des classes. Aujourd'hui, la lutte des classes concerne non seulement les ouvriers mais aussi les employés peu qualifiés, les chômeurs, les travailleurs clandestins.. Cette marche est un acte de révolte et/ ou d'émancipation. Cette révolte a pour objectif de montrer un visage de celui qui est souvent anonyme. A mon père.
Alain Fleischer, Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains, Eric Prigent, Madeleine van Doren, Christophe Kihm, Capa Drama, Yorick Kalbache, Olivier Mandrin, Sara Ramo, François taillade, Mairie de la Courneuve, Escape Studio /Arnaud Pisani, Yann Kersalé, Emmanuel Debriffe, Guillaume Castagné, les figurants, mon équipe, ma famille
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