Un espace fermé à quatre murs évoquant une pièce d'habitation type salon-salle à manger. Malgré le peu d'éléments présents, le décor est néanmoins très chargé, voire oppressant. Une moquette épaisse assourdit le son, un papier peint couvre les murs, des meubles représentatifs de l'environnement domestique y sont disposés. Ce n'est pas un endroit habitable, c'est un pur artifice, un lieu mental. Il s'agit ici de la maison, «le lieu le plus important au monde» selon le slogan d'une populaire marque de design intérieur, mais aussi le lieu de tous les dangers, car sous couvert d'intimité, les pires violences peuvent arriver. Nous allons à l'intérieur de l'habitation et à l'intérieur des conflits qu'elle peut abriter ou cacher. Des éléments appartenant à l'environnement domestique sont investis de la capacité d'exprimer la mémoire qu'ils contiennent liée aux débordements auxquels ils ont assisté. La présence du spectateur dans des zones «sensitives» révèle le passé trouble du lieu à travers l'image et le son. il y a trois projections vidéo investissant des endroits-clés de la scénographie, représentés à échelle 1 on voit ce même objet ou endroit mais à un autre moment, comme à travers des brèches dans le présent. C'est un lieu qui envoie à lui-même, un circuit fermé. Une mise en scène où le spectateur est le déclencheur d'une mémoire fictive latente.