Luna Mahoux a obtenu son diplôme en peinture à l’ENSAV -La Cambre (Bruxelles) en 2022 et a poursuivi en parallèle un double cursus à l’ENSA - Paris-Cergy. Elle est actuellement élève de la promotion Vera Molnàr au Fresnoy – Studio national des arts contemporains (Tourcoing).

La matière première de Luna Mahoux, ce sont des images trouvées sur internet et sur les réseaux sociaux, des images qui mettent en scène ou documentent les corps noirs et leurs récits, privés ou publics. En explorant ces mémoires digitales enfouies qui ignorent souvent elles-mêmes leur potentiel narratif et politique, Luna exhume, remixe et remonte ces images, ou en fait des captures d’écran, les agrandit sans se soucier de la qualité pour privilégier au contraire la puissance d’évocation du pixel comme outil de résistance au capitalisme et à l’invisibilisation des corps racisés.

En monumentalisant ces images dites « pauvres » (selon la définition donnée par Hito Steyerl), Luna Mahoux retisse un lien affectif et d’engagement à la diaspora noire et rend hommage aux archives oubliées, aux courants et aux tendances qui nouent des communautés ensemble et font exister des moments d’intensité. Elle poursuit des objectifs analogues en tant que curatrice.

Elle écrit et réalise des documentaires et archive des musiques souvent marginalisées, qu'elle cherche à rendre visibles. Ses sets de DJ reflètent cette approche, racontant des histoires noir oubliés.

La pratique de collection de Luna Mahoux est également toujours une pratique de collaboration : elle recherche les personnes derrière les histoires qu'elle explore. Elle s'engage avec elles pour trouver une forme appropriée de témoignage. En 2021, elle a voyagé à Chicago pendant quatre mois. Elle a documenté son séjour dans la publication 2strongfor2long. Un livre qui nous racontes des histoires à travers les capture d’écran et sa mémoire.

En 2024, elle s'est rendue à Memphis pour documenter son premier film sur Lachat et Gangsta Boo (RIP). Avec qui elle parcours Memphis à travers l’œil de Lachat et ses fantômes.

Luna Mahoux combine archives personnelles et archive musical.

Représentant la relation émotionnelle qui lie sa propre histoire à celle de la diaspora. Elle laisse les fragments parler d’eux-mêmes, embrassant les lacunes et les fractures pour créer un mélange poétique et puissant d’expériences et de souvenirs.

Contre l'oubli comme pathologie culturelle, (…) ce qui est exhumé serait ainsi plus ''réel'' et plus ''vrai'' que tout ce qui a été accumulé jusque-là, pour construire le présent. », selon les mots de Mohamed Almusibli.

Depuis 2022, son travail a été exposé dans de nombreux lieux,notamment Mécène du sud ( Montpellier) La Villa Médicis- Les Chichas de la pensée ( résidence) ; festival Circulation(s) au CENTQUATRE-PARIS ; Kanal - Centre Pompidou(Bruxelles) ; Basel Social Club (Bâle) ; CALM (Lausanne) ; after hours - AFTRHRS (Paris) ; Marres (Maastricht) ; Maison des arts George & Claude Pompidou – MAGCP (Cajarc) ; Cherish, à Genève.

En 2023, elle reçoit le .tiff - EmergingBelgian ( Photography Prize) et a exposé au FOMU ( Anvers) Et est lauréate du prix Fintro -EmergingBelgian 2024-2025.
Elle fait également partie du Salon montrouge pour 2024-2025.

Texte Anne-Françoise le suisse, Annette Amberg, Mohamed albusibli, Caroline Honorien