Cécile B. Evans

Ecole

Cécile B. Evans est un·e artiste américano-belge vivant à Londres. Son travail interroge la valeur de l’émotion et de sa rébellion au contact de structures idéologiques, physiques et technologiques. Depuis dix ans, iel crée des installations vidéo de grande envergure allant du film à la sculpture et de la scénographie à la performance. Ces œuvres ont fait l’objet de commandes et d’expositions, entre autres, au Centre Pompidou, à la Biennale de Berlin, la Biennale de Sydney, la Tate Liverpool, la Haus der Kunst de Munich, au Tramway de Glasgow, au Madre de Naples et au Mumok de Vienne. Son travail fait également partie des collections du Museum of Modern Art et du Whitney Museum of American Art, à New York, du musée d’art moderne Louisiana de Copenhague et du château de Rivoli en Italie.

Avec Le Fresnoy, Cécile B. Evans se lance dans une enquête sur la création de la réalité, en se demandant qui est capable de créer du réel selon ses propres termes. Par l’alliance de références actuelles et historiques, mais aussi par la production de personnages de fiction et de chronologies, Evans se consacre à la création d’un nouveau film couvrant des genres et des matérialités plurielles. En s’appuyant sur des travaux passés, le film recourt à des techniques aussi diverses que l’imagerie de synthèse, l’intelligence artificielle augmentée, l’animation en volume, la performance en direct et la rotoscopie, et des formats aussi divers que le 16 mm, la caméra de cinéma HD, la VHS et l’action à la première personne.

Tissant de multiples fils narratifs, le film donne à voir une femme âgée qui dit être membre d’un groupe radical d’écolier·e·s qui ont pris le pouvoir sur leur propre réalité et expérimenté une nouvelle façon d’exister. Nous voyons les enfants se faire capturer dans le cadre d’une émission de télé-réalité et se mettre à pratiquer le « shif-ting », un procédé qui leur permet de passer d’une réalité à l’autre pour vivre toute une série d’expériences subjectives. Ce postulat se déploie dans un vaste éventail de domaines : un pirate informatique utilisant une plateforme de diffusion en direct sur Internet pour exploiter un réseau bling-bling anti-impérialiste, un pigeon messager aveugle, une statue de Boadicée, reine de la tribu des Icéni, mécontente de son statut de symbole, et un anti-univers générant son propre espace, temps et contenu. La prémisse du film changera tout au long du séjour d’Evans au Fresnoy, s’accommodant de l’illisibilité de certaines réalités et se demandant comment les humains peuvent se résoudre à l’imperceptible ampleur du réel.