Sabrina Ratté

Ecole

Sabrina Ratté est une artiste canadienne vivant entre Montréal et Marseille. Parallèlement à ses études en production cinématographique, elle développe un intérêt significatif pour les débuts de l’art vidéo, ce qui l’amène à travailler avec des technologies analogiques telles que la synthèse vidéo et les feedbacks visuels. Elle intègre ensuite l’animation 3D et autres outils numériques à sa démarche, ce qui lui permet d’élaborer un langage formel qui inclut plusieurs temporalités.

Depuis, sa pratique continue à évoluer en s’intéressant aux multiples manifestations de l’image numérique, que ce soit la vidéo analogique, l’animation 3D, la photographie, l’impression, la sculpture, la réalité virtuelle, la performance live ou l’installation interactive. L’intégration continuelle de nouvelles techniques appuie formellement les thèmes qui traversent ses œuvres tels que l’influence psychologique qu’exercent l’architecture et l’environnement numérique sur notre perception du monde ainsi que la relation que nous entretenons avec l’aspect virtuel de l’existence.

Sabrina Ratté a été nominée pour le Prix Sobey pour les arts en 2019 et 2020. Ses oeuvres ont été présentées internationalement par plusieurs institutions dont le Musée Laforet (Tokyo), le Centre Pompidou (Paris), le Musée National des Beaux-arts du Québec (Québec), Thoma Foundation (Santa Fe), le Centre PHI (Montreal), Whitney Museum of Art (New York), Chronus Art Center, (Shanghai), Museum of the Moving Image (New York). Elle est représentée par la galerie Charlot à Paris, et la galerie Ellephant à Montréal.

“Ma pratique incorpore les textures, les couleurs et les formes inimitables d’anciennes technologies, telles que les synthétiseurs vidéo, mixeurs et feedbacks visuels. Cette esthétique est ensuite intégrée au sein d’environnements tridimensionnels. En utilisant une diversité d’outils de différentes époques, je vise à me détacher d’une certaine nostalgie associée à l’analogique, tout en incorporant une organicité à l’image numérique. L’ensemble tend vers une esthétique hors du temps où les références sont présentes sans être évidentes.

Mon travail s’inspire de la tension entre utopie et dystopie, existence physique et virtuelle, immersion et recul, nature et technologies, sublime et repoussant… L’ambiguïté que soulève ces concepts à priori contradictoires, m’incite à questionner la nature du réel et plus spécifiquement les paramètres culturels et subjectifs qui construisent et définissent cette réalité.

Dans le cadre du Fresnoy, je me pencherai plus particulièrement sur la relation entre l’espace mental et physique par le biais d’une installation vidéo. Mes recherches porteront sur les thèmes de la transition et du voyage, de l’espace virtuel, de la notion de “chez soi” et du familier, ainsi que la métamorphose continuelle de notre perspective sur les lieux qui nous entourent. Les images seront créées avec l’aide de la photogrammétrie, technique qui permet la numérisation en trois dimensions d’éléments tirés de la réalité. Ces images capturées lors de mes déplacements seront transformées et re-contextualisées à l’inérieur de non-lieux virtuels, qui feront échos à ceux que nous habitons et ceux qui nous habitent. Se situant à mi-chemin entre l’hallucination et la réalité, ces espaces familiers demeureront étrangement inatteignables.”