Apparition des figures standards réunit dessins originaux, film d’animation, édition imprimée et création sonore. Le visage, compris comme l’image par excellence, se démultiplie en un ensemble de signes pictographiques qui sont autant de mimiques ou de types expressifs. Ces figures vivent en alternance dans le régime de l’image fixe et dans celui de l’image animée ; données temporellement dans les films et spatialement dans les dessins, elles se réinstancient continuellement sur trois supports : le rouleau, l’écran, le livre. Quatre figures principales émergent d’un vaste corpus, leurs formes d’origine se répètent, recomposées dans la durée et décomposées dans le mouvement. Les figures standards ressemblent aux émoticônes, signes « faciaux » de la messagerie instantanée dont la production et l’usage sont désormais mondialisés et qui tendent à constituer, imparfaitement, un langage iconique universel ; mais elles s’en éloignent en ce que leurs vibrations et métamorphoses les libèrent d’une grammaire limitée des émotions : ces images existent pour elles-mêmes. La figure, aux deux sens du mot – forme et visage –, devient une icône que l’on regarde et qui nous regarde, une surface par laquelle l’œil accède à un invisible, le mystère de la présence humaine dans toute image.