Je quitte mes habits, je quitte ma ville, mon quartier, mon pays. Je marche, je traverse, sillonne, transperce ; je cours, j’enjambe, je danse, j’avance. Vadrouille, cavale, vers l’horizon, je m’achemine, m’ivresse, m’illumine. Je suis en vie, je me rapproche de la mort, du soleil, chaque détail surgit, m’étreint, m’envahit. À perte de vue, liberté, infini, sensation de vent, d’étang, de nuit. Je relève le regard, je suis vaste, je glisse, j’enlace les terres, les visages, les paysages. Je sors du cadre, j’épouse le désastre, je suis en état d’éblouissement, je ne suis pas seul, je le sens, je rencontre la beauté à chaque instant et l’errance me porte sur ses épaules, comme un enfant.

« Errance
Pierre ponce –
Semelles de béton _
Semences,
ronces –
larmes, pureté,
armes, dureté,
roses épépinées,
rêves teintés
J’ai ce visage
J’erre
Je cherche encore
(…)
Extrait du poème Le fugitif, Marion Collé, inédit.

Biographie de mon imaginaire
Après avoir créé la Troupe Nationale des Saltimbanques de Macédoine et travaillé dans les Balkans, Vasil migre vers la France à la découverte du cirque contemporain. Avec Marion Collé et Matthieu Gary, il fonde le Collectif Porte27. Passionné de photographie, Vasil Tasevski mêle différentes techniques et disciplines artistiques : photographie, installation, vidéo, performance et arts du cirque. L’expérimentation tient une place importante dans sa recherche. L’errance, la nostalgie et l’enfance caractérisent son travail.

Citation « Celui qui bâtit le monde est celui qui active son errance. »
Adonis, Mémoire du vent, extrait de Chaos, Editions Poésie/ Gallimard, Paris, 2017, p.34