À la demande du Festival d’Avignon et du Centre national des arts plastiques, nous travaillons depuis un an sur un projet de commande publique ayant pour thème la mémoire, les traces et la création contemporaine du Festival d’Avignon. Comment rendre compte de cette histoire ? Le mistral, souvent présent durant les représentations données dans la cour du Palais des Papes, nous a semblé être une piste intéressante. Le vent est une forme de métaphore du spectacle vivant, dès qu’il est capté, il disparaît… Les manifestations du vent altèrent les spectacles, les magnifient ou les détruisent, mais laissent une trace durable dans les esprits des spectateurs. Le vent apparaît comme un double écho, d’une part à la représentation théâtrale en Avignon avec ses spécificités et, d’autre part, aux enjeux de l’écriture d’une histoire du spectacle vivant. Notre proposition artistique consiste en une installation montrant une grande composition photographique de la cour d’honneur de 3 mètres sur 2 qui, lorsqu’elle n’est pas éclairée, se distingue à peine. Mais cette image agit comme un écran translucide sur lequel est effectuée une double projection. D’un côté, le témoignage de certains des acteurs de cette histoire du vent qui sont autant d’évocations des spectacles et de l’histoire du festival, mais aussi une réflexion sur le théâtre, l’image et la trace. De l’autre, des images d’archives de spectacles où le vent s’est manifesté, et qui sont retravaillées numériquement pour être replacées dans la cour du Palais des Papes comme un souffle diffus, un rapport transcendant, une trace d’histoire…» J.H. Une commande du Ministère de la Culture et de la Communication et du Centre national des Arts plastiques coproduction Le Fresnoy, Studio national des arts contemporains.