Transposition de la nouvelle Un sale type du romancier japonais Shûsaku Endo, nouvelle publiée dans le recueil : Douleurs exquises (Tokyo, 1965 et 1979) L'histoire est celle d'un jeune homme (Eji) qui a la hantise de la souffrance physique, et qui a peur de savoir si, oui ou non, il serait capable d'y résister. Pour la médecine, la douleur exquise est le siège même de la souffrance, le point précis où inlassablement celui qui souffre ne peut s'empêcher de revenir. L'objectif du film est de donner un équivalent plastique à l'angoisse, la peur de souffrir. Les équivalents plastiques à l'angoisse sont : les lieux où se passent l'action et la technologie infrarouge. Il n'y a pas dans le film de décor réaliste. Seuls des objets et du mobilier sont présents dans l'espace, les scènes s'enchaînent, les éléments du décor changent. Les murs noirs (non matérialisés et non visibles) participent à la création d'une atmosphère de malaise. L'image thermique est, dans le film, une représentation plastique de l'angoisse du personnage principal : une focalisation interne de ce que ressent le jeune homme et non de ce qu'il voit. Il est question ici de sa captation du monde qui l'entoure vue à travers sa peur de souffrir. La blessure qu'il a au genou joue le rôle de déclencheur. Les fantasmes, peurs et angoisses qui peuplent le monde intérieur d'Eji apparaissent visibles à l'écran grâce à une caméra qui capte l'invisible, ce que l'on ne voit pas. Chaque scène est filmée comme une performance. Juxtaposées les unes aux autres les scènes se répondent, s'opposent et se renforcent.