Manon de Boer

Ecole

Manon de Boer (née en 1966 à Kodaicanal, en Inde) a poursuivi son éducation artistique à l’Akademie Van Beeldende Kunsten de Rotterdam, et à la Rijksakademie van Beeldende Kunsten d’Amsterdam. Utilisant la narration personnelle et l’interprétation musicale à la fois comme méthode et sujet, elle explore la relation entre le langage, le temps, et la revendication de certaines vérités pour produire une série de portraits filmés dans lesquels le support cinématographique est perpétuellement soumis à interrogations. Ses œuvres ont été présentées lors d’expositions internationales, notamment dans le cadre de la Biennale de Venise (2007), de la Biennale de Berlin (2008), de la Biennale de São Paulo (2010), de la documenta (2012), du Festival international d'art de Toulouse (2014), et programmées dans de nombreux festivals de cinéma, à Hong Kong, Marseille, Rotterdam ou encore Vienne.

L’œuvre de Manon de Boer a également fait l’objet d’expositions monographiques, notamment au Centre Witte de With de Rotterdam (2008), au Frankfurter Kunstverein (2008), à la London South Gallery (2010), à l’Index de Stockholm (2011), au Contemporary Art Museum of St Louis (2011), ainsi qu’au Museum of Art Philadelphia (2012) et au Van Abbe Museum d’Eindhoven (2013).

Dans ma pratique artistique, je me consacre habituellement à certains centres d’intérêt sur des périodes prolongées – qu’il s’agisse de rencontrer des gens, lire des livres, écouter de la musique, etc. Au cours de cette recherche, qui se veut délibérément large, arrive toujours un moment où la rencontre avec une personne ou une œuvre en particulier va raviver le désir de faire un film, de réfléchir sur les enjeux d’un sujet particulier à travers une forme cinématographique spécifique. Par exemple, au cours de mes travaux sur Resonating Surfaces (2005), où le timbre d’une voix devient un élément majeur dans l’histoire du personnage, je me suis intéressée à la voix comme épicentre de la vitalité, oscillant toujours entre deux pôles (l’esprit et le corps, le timbre et les mots, un corps et un autre). Cette exploration a donné lieu, bien plus tard, au film one, two, many (2012).

Actuellement, ma réflexion s’articule autour de ces thèmes de base que sont le temps et le rythme, ainsi qu’autour des tensions rythmiques qui se jouent entre un individu et la société. Plutôt que d’envisager mon travail comme une démarche globale, je préfère explorer ces thèmes à travers différents films et différentes rencontres. Ainsi, les questions qui sous-tendent mes recherches sont les suivantes : dans quelle mesure les rythmes sociaux influencent-ils l’expérience individuelle du temps et la possibilité de faire émerger du sens ? En quoi ces rythmes reflètent-ils les relations de pouvoir ? Ou, pour reprendre ces réflexions sous un angle cinématographique : en quoi les rythmes différenciés du son et de l’image peuvent-ils créer du sens ?