Cyril Teste

Ecole

Né en 1975, Cyril Teste s’intéresse aux arts plastiques avant d’être attiré par le théâtre.

Formé par la suite à l’École régionale d’acteur de Cannes, puis au CNSAD de Paris, il fonde en 2000 le Collectif MxM. Son travail a été présenté notamment dans différents festivals comme le Festival d’Avignon 58e et 65e édition, Festival Européen Temps d’Images – Arte à la Ferme du Buisson puis au CENQUATRE-Paris, Festival International du Cinéma Méditerranéen à Montpellier. Cyril Teste et le Collectif MxM (composé, selon les spectacles et les projets de comédiens, de vidéastes, d’un compositeur, d’un dramaturge, d’un cadreur et d’un éclairagiste) sont artistes associés au CENTQUATRE-Paris, au Canal-Théâtre Intercommunal de Redon, et au Lux-Scène Nationale de Valence. 

Depuis 2011, Cyril Teste et le Collectif MxM travaillent sur le concept de performance filmique (tournage, montage, étalonnage et mixage en temps réel sous le regard du public). Trois performances filmiques ont ainsi été créées : Patio en 2011, Park en 2012 et Nobody  en 2013.

Si leur démarche a pu parfois être rapidement estampillée "Nouvelles écritures", ou "Nouvelles technologies », elle se veut surtout poétique et plastique, et les technologies en questionnement doivent ici participer d’une nouvelle forme de poésie sur scène, parfois dans l’incomplétude ou dans l’altération, parfois dans l’acceptation d’espaces peut-être déjà vides d’elles-mêmes.

La vidéo n’est et ne sera donc ici qu’un organe du théâtre, cohabitant avec le son, la lumière et le jeu des acteurs…. L’espace scénique s’ouvre alors, véritablement, dans de très subtiles relations entre l’artificiel et le vivant et devient le laboratoire d’invention d’écritures qui émergent… par exemple à travers la mise en œuvre d’un dispositif filmique interactif.

Les outils numériques, espaces d'interaction ou d'augmentation, ne peuvent en aucun cas se limiter ou se réduire à être des prothèses dramaturgiques mais doivent plutôt trouver leur nécessité intrinsèque sur le plateau et contribuer aux tentatives d'élaboration d’une « langue nouvelle » et, plus encore, d’une « langue vivante »…

 

Dans le travail de metteur en scène de Cyril Teste, l’image appelle en effet singulièrement les mots. C’est à partir de l’image que le dramaturge va finalement émettre une pensée, une parole. Souvent inconsciente, cette image, construite en temps réel sur un plateau, « parle » d’elle-même, et devient peu à peu l’élément architectural d’un espace plus global révélateur du sens. C’est aussi à travers elle que la possibilité sera donnée d'observer le défilement du temps, révélant au passage ce qui n’est pas toujours visible ou audible.

 

« Les poètes japonais savaient exprimer leur rapport à la réalité. Ils ne faisaient pas qu’observer, mais en sondaient avec calme, sans vaine agitation, le sens éternel. Plus l’observation est précise, plus elle est unique, et plus elle se rapproche de l’image. Dostoïevski disait avec raison que la vie est bien plus fantastique que la fiction ». Andreï Tarkovski, à propos de Haïkus, dans Le temps scellé, Cahiers du cinéma, Paris, 1989

 

Et pour Cyril Teste, cette question du temps est centrale : il est une part profonde de notre intimité, il est une part de soi qui peu à peu se soustrait à l’écriture d’une image, d’une parole. Comment faire alors parler le monde qui nous entoure ? Comment traquer les bruits de l’Histoire ambiante, et comment se concentrer sur des histoires plus intimes ou souterraines ? Il s’agit aussi de questionner des espaces poétiques en résonance avec une écriture dramatique de son temps. D’ailleurs quelles histoires, quelles écritures pour la scène d’aujourd’hui ?